Retour de SP sur « Le poignard de Goya » de Serge Berthou que je remercie pour son livre dédicacé. Paru chez Éditions Il est Midi. 📘RÉSUMÉ : Mai 1808 : Après les émeutes de Madrid et la répression sanglante de «El Tres de Mayo» les troupes du général Dupont de l’Etang descendent vers l’Andalousie. C’est un chemin semé d’embûches, d’escarmouches, de guet-apens qui les attend. Le danger peut surgir derrière chaque rocher, derrière chaque arbre. Mobilisé contre l’envahisseur le peuple espagnol se défend en inaugurant un nouveau type de combat : la guérilla. Se met en place l’engrenage inévitable : les exactions entrainent des représailles – maisons incendiées, fusillades sommaires. Un cran supplémentaire dans la férocité est franchi au fur et à mesure de l’avancée des troupes napoléoniennes… Les soldats isolés sont une proie pour les navajas, une cible pour les «cuadrillas». La traversée des sierras par des défilés bordés de précipices, l’attaque des convois, le soulèvement du moindre village, l’impossibilité de s’approvisionner vont faire de ce parcours un véritable enfer. Dans ce flot de quelques milliers de combattants, noyées parmi les fantassins, les cavaliers et les pièces d’artillerie, des femmes essaient de survivre : maîtresses, épouses d’officiers, blanchisseuses ou cantinières. L’une d’elles, ballotée de régiment en régiment, -malgré les affres liées à la peur, à la faim, à la soif, aux maladies de peau, aux angoisses du lendemain - gardera intacte son envie de vivre une passion amoureuse : celle qu’elle éprouve pour un lieutenant des marins de la Garde. Elle fera tout pour que leurs chemins se croisent, acceptant de faire partie d’expéditions périlleuses dans le seul but de le retrouver, avec le secret espoir que lorsque tout cela sera fini, elle rebâtira avec lui une vie normale, aura un foyer, des enfants… Le trajet sera ponctué de cadavres : un général plongé dans l’huile d’olive bouillante, sa femme et sa fille découpée en morceaux, ses compagnons sciés vivants entre des planches… Ces atrocités sont le fait d’un peintre- élève de Goya. Son entourage ayant été touché par la sauvagerie des troupes napoléoniennes, Il a juré que ses ennemis afficheraient sur leurs visages avant de mourir ce qu’il veut cristalliser dans ses dessins ou ses tableaux : la peur! La frayeur est-elle matérialisable dans une œuvre d’art ? Est-ce que des abominations peuvent constituer les ingrédients d’une inspiration artistique? Interrogations auxquelles répondra, plus tard, Francisco de Goya, dans «Les désastres de la guerre.». 👀MON AVIS: Un roman historique qui nous fait voyager début du 18 ème siècle au cœur des armées napoléoniennes en Espagne . Un roman qui fait suite au 1er opus « La tambour à l’œillet rouge » que je n’avais pas lu donc une découverte pour moi . Même s’il m’a manqué le passé des personnages je n’ai eu aucun mal à me plonger dans le roman . Nous allons suivre Violette , une cantinière qui accepte de faire partie d’une détachement de l’armée pour retrouver Pierre , un lieutenant des Marins de la Garde dont elle est tombée amoureuse . L’auteur nous plonge dans les horreurs de la guerre avec Violette , cette jeune femme courageuse , déterminée . Elle fera tout pour retrouver l’amour de sa vie quelqu’en soit le prix . On ressent l’énorme travail de l’auteur qui arrive a nous retranscrire un récit historique précis avec de nombreuses descriptions . Il nous met proche de ses personnages dont la plupart sont attachants, réalistes
. Nous ressentons leur peur , souffrance , la faim…Violette apporte de la légèreté et de l’espoir au récit . Pour ces soldats c’est un rayon de soleil qui essaie tant bien que mal de leur faire oublier les horreurs de la guerre . La plume de l’auteur est fluide , visuelle . Tout le travail en amont nous plonge dans l’histoire en nous apprenant de nombreuses choses sur cette période . Un très bon roman historique.
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